L’Homme ordinaire
Travail, loisirs et société automatisée dans l’installation photographique de Okamoto Tarō, Osaka, 1970

La représentation du travail a marqué l’histoire de la photographie comme celle des grandes expositions internationales. En célébrant l’automatisation et la dématérialisation du travail, l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 se démarqua de l’histoire de ces représentations. L’avènement de la « société de l’information » y fut mis en scène dans une série d’installations audiovisuelles présentées comme l’aboutissement du capitalisme post-industriel. Au coeur de ces installations, la frise photographique L’Homme ordinaire, conçue par l’artiste Okamoto Tarō, paraissait anachronique. Par son recours au traditionnel tirage argentique, dans la lignée de l’exposition The Family of Man, et par sa vision d’une communauté humaine que la valeur du travail rassemblait, cette frise semblait rompre avec le reste de l’exposition et témoignait des contradictions traversant la société japonaise, qui se retrouvait face à l’avènement de la « société des loisirs ».

Comet Photo AG, vue de la « zone symbole », Osaka, 1970. © ETH–Bibliothek, Bildarchiv, Zurich.

Gabrielle Schaad a suivi des études d’histoire de l’art, d’histoire de l’art de l’Asie orientale et d’archéologie médiévale à l’université de Zurich et à l’École pratique des hautes études de Paris. Elle a soutenu sa thèse en 2016 à l’Institut für Geschichte und Theorie der Architektur de l’École polytechnique fédérale de Zurich. En 2014 et 2015, elle a été assistante à la chaire d’histoire de l’art et de culture visuelle du Graduate Program in Global Studies de l’université Sophia à Tokyo. Au cours de l’année 2013-2014, elle a par ailleurs bénéficié d’une bourse de recherche MEXT à la Graduate School of Cultural Science de l’université de Saitama.

Référence : Gabrielle Schaad, « L’Homme ordinaire. Travail, loisirs et société automatisée dans l’installation photographique de Okamoto Tarō, Osaka, 1970 », Transbordeur. Photographie histoire société, no 2, 2018, pp. 114-123.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture