John Heartfield et le photomontage politique dans les années 1960 et au-delà

Cet essai met en lumière la redécouverte à la fin des années 1950 de la technique de montage radical de John Heartfield et l’impact que ses montages des années 1930 ont eu sur les pratiques documentaires des artistes conceptuels hongrois László Lakner et Miklós Erdély, ainsi que de l’artiste conceptuel est-allemand Klaus Staeck. Tous trois ont repris la technique de Heartfield en réaction à la guerre du Viêt Nam. Ils l’ont poussée vers des modalités plus complexes de l’image composite sous la forme de « pop painting historique» (une technique réaliste), de « pensée créative » (une analyse politique et méta-photographique de l’humanité) et d’une méthode d’« intermédia ». Ces artistes à orientation politique, associés à un mouvement étudiant pacifiste, ont développé une culture de la dissidence distincte et en réseau dans les années 1960 et au-delà.

Frigyes Porscht, sans titre, s. d., photomontage original, 20,3 x 18,2 cm. Budapest, Vintage Galéria.

Cristina Cuevas-Wolf est historienne de l’art et chercheuse invitée à l’institut Max Kade de l’université de Californie du Sud (USC). Ses publications les plus récentes incluent : « The Montage Connection between John Heartfield and László Lakner. Artistic Resistance and a New Leftism in Sixties Europe » (Oxford Handbook of Communist Visual Cultures, 2020) et Promote, Tolerate, Ban. Art and Culture in Cold War Hungary (2018).

Référence : Cristina Cuevas-Wolf, « John Heartfield et le photomontage politique dans les années 1960 et au-delà », Transbordeur. Photographie histoire société, no 7, 2023, pp. 50-61.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture