Daguerre, Coquillages et fossiles, 1839
Étude de cas sur une modernité non dualiste

Cet article porte sur un unique daguerréotype, Coquillages et fossiles, l’un des premiers produits par un des inventeurs de la photographie. Traitant la lecture soutenue de cette œuvre comme une étude de cas, l’autrice s’interroge sur la signification des fossiles dans l’une des premières représentations d’un tout nouveau médium. Ébranlant les partages convenus entre la photographie comme dispositif purement optique ou analogiquement tactile, entre une modernité de l’ordre de l’accélération et du progrès et un âge qui s’enfonce toujours plus dans la découverte du temps long, entre le choix stratégique de la représentation des « natures mortes» au sens propre et une entreprise épistémologique, ce texte propose une conception de la modernité résolument non dualiste et donc ouverte encore sur le présent.

Louis Daguerre, Coquillages et fossiles, daguerréotype, circa 1839. Paris, musée des Arts et Métiers-Cnam.

Maria Stavrinaki enseigne la théorie et l’histoire de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle s’intéresse aux croisements de l’art moderne et contemporain avec les sciences humaines et la pensée politique, en abordant surtout des questions autour du temps et de l’histoire, susceptibles de déplacer les récits normatifs sur la modernité. Après son projet autour de la préhistoire comme invention moderne, qui a donné l’ouvrage Saisis par la préhistoire. Enquête sur l’art et le temps des modernes (Dijon, 2019) et la codirection de l’exposition Préhistoire. Une énigme moderne, elle se consacre à l’étude de l’«âge atomique» et aux régimes multiples d’historicité des années 1950.

Référence : Maria Stavrinaki, « Daguerre, Coquillages et fossiles, 1839. Étude de cas sur une modernité non dualiste », Transbordeur. Photographie histoire société, no 6, 2022, pp. 122-135.

Transbordeur
Revue annuelle à comité de lecture